Résumé de l’étude

 

Introduction

Le label de certification international Rainforest Alliance, à travers le « Fonds Africain pour le Cacao (ACF) » qui vise à soutenir les producteurs de cacao et à aider à préserver les territoires locaux en Afrique Centrale et de l’Ouest. 


L’ACF  sélectionne des projets de durabilité de producteurs de cacao et leurs territoires au-delà des exigences de certification de RA afin d’avoir un impact positif encore plus grand. C’est dans ce cadre que la coopérative PROCADA de la région de l’Agneby-Tiassa a soumis un projet à l’ACF.
Ce projet se situe dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques, de la gestion de l’eau et diversification des sources de revenus des producteurs. Il a été permis dans l’articulation du projet qu’une assistance technique soit assurée par une organisation ayant démontrée son savoir-faire dans la mise en œuvre de projets de durabilité avec Rainforest Alliance.


C’est ainsi que l’ONG IMPACTUM a été sélectionnée pour accompagner  la coopérative.
C’est donc à juste titre que la localité d'Okouguié , située dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, a vu l’élaboration de son Plan Local d’Utilisation des Terres Durable (PLUTD) par l’ONG IMPACTUM à travers ACF de RA. RA et IMPACTUM interviennent dans la lutte contre la déforestation et l’adaptation au changement climatique dans les régions de la Côte d’Ivoire en proie à une déforestation accélérée de son couvert végétale (de 16 millions d’ha en 1960 à 2 millions en 2020 ; IFFN, 2020).
 

 

Objectifs

L’objectif visé par le Plan Local d’Utilisation des Terres Durable (PLUTD) était d’orienter les populations locales dans la conduite de leur développement territoriale de façon participative dans une perspective de préservation des ressources naturelles. Il permettrait d’identifier des actions à mener en vue de l’aménagement durable du territoire villageois.
Il s'agissait de façon spécifique, à :
•    promouvoir une culture de développement local et solidaire à caractère participatif et intégré, valorisante des ressources humaines et du savoir-faire des populations et respectueuse de l’environnement ; 
•    mettre en place une gestion des ressources naturelles (sols, eaux, ressources forestières…) permettant de valoriser les potentialités offertes par le milieu naturel et de réhabiliter et préserver les écosystèmes ; 
•    préserver les moyens de subsistance des populations (en particulier ceux des groupes démunis) en renforçant, notamment leur capacité d’adaptation aux impacts et aux risques attendus du changement climatique ;
•    pérenniser les activités des populations locales par l’adoption de bonnes pratiques agricoles résilientes au changement climatique.
 

 

Etape 1 : Diagnostic participatif 

La phase du diagnostic participatif a porté sur la revue documentaire, la collecte de données et l’analyse des données. La revue documentaire a permis l’élaboration des outils de collecte de données qui s’est appuyé sur les documents disponibles sur internet et auprès des autorités administratives.


Aussi, les documents et outils de planification et d’aménagement du territoire ont été exploités en vue de mettre un focus sur le développement local.
La méthodologie de collecte adoptée lors de ce diagnostic participatif fut la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP), conformément à la démarche de diagnostic initiée par le Ministère du plan et du développement.


La MARP est une méthodologie d’investigation rapide sur le terrain (en milieu rural) pour recueillir des informations riches et fiables par le biais de différentes interactions. C’est un processus informel, systématique, itératif et intensif orienté vers la connaissance du milieu. 
La MARP a permit de déceler les caractéristiques du village et à réaliser les enquêtes socio-économiques et environnementales menées in situ.


Ces enquêtes ont porté sur les besoins et les domaines en occurrence, la population, l’économie, l’environnement, les infrastructures, l’agriculture, l’éducation, la culture, la santé, l’artisanat, le sport, loisir et ont permis de faire ressortir : 
•    les enjeux, les problèmes et contraintes de développement au niveau environnemental, social et économique ;
•    les parties prenantes au problème de développement et leur influence sur ce problème ;
•    les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liés à la localité.
 

 

Etape 2 : Elaboration de la vision et Orientations stratégiques 

La réalisation de cette vision a été traduite par le résultat global du PND 2016-2020 qui se déclinait en cinq (05) axes stratégiques :
•    le renforcement de la qualité des institutions et de la bonne gouvernance ;
•    l’accélération du développement du capital humain et du bien-être social ;
•    l’accélération de la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation;
•    le développement des infrastructures harmonieusement réparties sur le territoire national et la préservation de l’environnement et ;
•    le renforcement de l’intégration régionale et de la coopération internationale.


Vision de développement d’Okouguie 


La méthodologie utilisée a fait appel à la démarche prospective contenue dans l’Étude Nationale prospective ‘’Côte d’Ivoire 2040’’ à savoir:
*(i) la construction  des scénarios d’évolution,
*(ii) le jeu des acteurs sur le champ régional pour comprendre les antagonismes, alliances, convergences et divergences de ceux-ci dans la recherche de leurs intérêts respectifs, par rapport à des objectifs donnés et 
*(iii) l’analyse morphologique dans la construction des scénarios d’évolution du pays à l’horizon 2040.


La démarche était participative, itérative et regroupait l’équipe Impactum et les différentes couches de la communauté villageoise d’Okouguié en vue d’aboutir à des résultats consensuels sur le futur désiré du village et d’en faciliter l’appropriation.
En se basant sur les atouts mais également sur les problèmes rencontrés à Okouguié , la population voit le futur désiré en ces termes :
« A l’horizon 2030, Okouguié , village attrayant, moderne, prospère, pacifique et résilient au changement climatique » 


Orientations stratégiques de développement Okouguié 


Les orientations stratégiques de développement de la localité d’Okouguié sont définies à partir de la synthèse des forces, faiblesses, opportunités et menaces. Ainsi, les participants se sont donné les quatre (04) axes suivants:
•    Œuvrer pour la bonne gouvernance et la cohésion sociale ;
•    Développer les infrastructures sociales de base (école, centre de santé…) ;
•    Développer d’autres secteurs économiques et améliorer les secteurs existants ;
•    Œuvrer pour la gestion durable des ressources naturelles et du cadre de vie.
 

 

 

Etape 3 : Aménagement durable du territoire

*Pour une gestion durable des ressources naturelles, trois solutions ont été retenues à savoir la conservation des reliques de forêts naturelles, le reboisement des jachères (ou reforestation) et la pratiques de l’agroforesterie notamment dans les plantations de cacao. Pour cela, à l’aide de critères, les zones favorables à la mise en œuvre de chaque solution ont été identifiées. 


*L’analyse de la classe forêt de la carte d’occupation du sol d’Okouguié sur la base des superficies de reliques de forêts montre des reliques forestières intéressantes pour la conservation. Ces reliques forestières ont leurs superficies comprises entre 1 et 15,84 hectares. Ces reliques forestières intéressantes pour la conservation font ensemble 2,25 % de la superficie de la zone du projet soit 249,73 hectares. Ces zones intéressantes pour la conservation se rencontrent sur l’ensemble de la zone du projet. Ces reliques sont en général des ilots forestiers distants les uns des autres. La zone mise en évidence sur la carte à travers le zoom est un ensemble d’ilots forestiers.


*L’analyse de la classe cacao plein soleil de la carte d’occupation du sol d’Okouguié sur la base de leurs superficies montre des cacaoyères intéressantes pour la modalité agroforesterie. Ces cacaoyères ont leurs superficies comprises entre 1 et 2,02 hectares.  Elles font ensemble 1,12 % de la superficie de la zone du projet soit 124,36 hectares. Ces cacaoyères intéressantes pour l’agroforesterie se rencontrent sur l’ensemble de la zone du projet. Se sont de petites plantations qu’on trouve disséminées sur la zone de projet.